Trésorerie des entreprises : 2 risques et 1 point de vigilance

  • Actualités
  • Alexandre Dormane

1) La hausse des coûts de l’énergie.

La hausse des coûts de l’énergie touche différemment les entreprises, selon leur activité. Pour les industriels gros consommateurs, il peut s’agir d’une question existentielle, qui met en péril la poursuite de l’exploitation s’il n’est pas possible de répercuter ces coûts dans les prix de vente.

Les entreprises de services sont également touchées : chauffage, climatisation, carburant ; la hausse des coûts énergétiques se diffuse, alimentant l’inflation, selon la capacité de chacun à faire passer la hausse de ces coûts dans ses prix de vente. Cet « impôt énergie » a un impact en terme de trésorerie.

Nous le voyons bien au CABINET D’ORMANE : notre facture d’électricité + gaz est en hausse de 75% pour la consommation depuis le début de l’année par rapport à 2021, alors même que les quantités consommées sont en légère baisse.

2) Le remboursement des PGE

Le sujet du remboursement des PGE, prêts garantis par l’Etat accordés pendant la période COVID, est capital, pour les entreprises concernées.

Un point juridique à garder à l’esprit est que la renégociation d’un PGE, pour en allonger la maturité, est considéré comme une situation de défaut, ce qui implique une dégradation de la notation de l’entreprise, et donc un accès au crédit plus compliqué. Pour que cela ne soit pas considéré comme un défaut, il faudrait un accord au niveau de l’Union Européenne, qui n’est pas acquis d’avance.

Si le remboursement du PGE pose problème, il est ainsi bien préférable de négocier une nouvelle facilité de trésorerie ou un nouvel emprunt, qui permettra d’assurer le service du PGE selon les conditions initiales.

De nombreuses entreprises expliquent qu’elles sont placées devant le dilemme : rembourser le PGE, ou continuer à investir pour répondre à la demande de la clientèle. Il est évidemment très désagréable pour un dirigeant de constater qu’il a un marché, mais qu’il ne peut y répondre du fait des difficultés de financement. Et la situation ne va pas être facilitée par la hausse des taux initiée par la Banque Centrale Européenne, qui a enfin décidé d’agir avec force pour contenir les dérives inflationnistes.

C’est ici que la bonne gestion de ses comptes clients est essentielle pour maintenir sa trésorerie. Cela est particulièrement vrai si l’entreprise est en croissance : la hausse du besoin en fonds de roulement causée par la dérive des comptes clients peut vite devenir problématique.

3) L’URSSAF, un point de vigilance

L’URSSAF l’a annoncé récemment par la voix de son directeur général : la période de grâce touche à sa fin.

On sait que la dette URSSAF générée par la période Covid, souvent de 4 mois, et plus pour certaines entreprises, a fait l’objet d’un étalement très souple, généralement prévu sur 1 an ou 18 mois à partir du printemps 2022. De plus, l’URSSAF n’a pas été virulente en cas de non paiement de l’arriéré.

C’est terminé ! L’URSSAF a annoncé que, dès le début 2023, les procédures judiciaires pour non paiement allaient reprendre. On sait d’expérience que les procédures initiées par l’URSSAF sont des importants contributeurs aux défaillances d’entreprises : redressements et liquidations judiciaires.

Il importe donc de bien suivre la situation de ses clients, et d’être particulièrement vigilants en cas d’inscription d’un privilège URSSAF, qui indique des retards de paiement de cotisations sociales. Pour savoir comment faire, lisez cet article sur notre blog.